Markku Hakala,
Mari Käki
" Giant's Kettle"
Bio
Markku Hakala, M.Sc., né en 1975, est un artiste et cinéaste finlandais qui explore le cinéma comme un moyen d'intuition. Pendant six ans, il a travaillé en duo avec sa partenaire Mari Käki sur son premier long métrage, Giant’s Kettle, présenté aux Nuits Noires de Tallinn, récompensé du prix du meilleur premier film au Festival de Cinéma de Gérone 2024 et récompensé à plusieurs reprises pour la réalisation, la photographie et la conception sonore. Avant de se consacrer au cinéma, il a également travaillé comme chercheur en informatique et entrepreneur.
Mari Käki, M.A., est coach créative et superviseure professionnelle dans le domaine des médias et de l'éducation. Depuis 2020, elle enseigne le leadership et la dynamique de groupe aux jeunes cinéastes en tant que conférencière invitée à l'école de cinéma de l'Université Aalto, en Finlande. Giant’s Kettle est également son premier long métrage.
Synopsis
Quelque part dans le Nord, à l'âge de la raison, vivent un homme en quête de connexion mais incapable de s'en détacher, et une femme se sentant étrangère à un monde qui a tout prévu pour elle, sans elle.
Ils font de leur mieux pour s'intégrer et remplir leurs rôles. Mais quelque chose d'important manque, comme si le monde entier était vidé de son amour. Lors de ce voyage familial dans le passé, le surréalisme prend le dessus et tout commence à se disloquer.
Giant’s Kettle est une histoire d'amour sans amour, un voyage cinématographique dans l'inconscient, une tragicomédie épique du quotidien et un mystère dans un monde vidé de tout mystère.
STATEMENT
Nous prônons le cinéma comme un médium de l'intuition et l'explorons comme une forme d'art plus personnelle, plus proche des beaux-arts et de la photographie. Nous utilisons les dernières technologies numériques pour déplacer les montagnes qui nous attendent. Nous le faisons car nous croyons qu'un monde nouveau doit être construit, non pas sur des histoires, mais sur l'intuition. Explications…
La bande-annonce de notre film résume ainsi le monde dans lequel nous vivons :
Le passé interdit,
le futur prévisible,
le présent occulté.
Mais qu'est-ce que cela signifie ?
En renonçant à des parties de nous-mêmes (le passé interdit), nous en venons à exister en tant qu'êtres distincts, des autres, du monde et de nous-mêmes. Agir à partir de cet état égoïque de connaissance conduit à ne pas voir ce qui est (le présent occulté) et à la répétition et au renforcement des schémas et des structures de pouvoir (le futur prévisible).
Mais chaque fois que nous fermons les yeux sur ce qui est, c'est là que le renoncement prend de l'ampleur. L'éveil spirituel consiste à s'unir au Géant, à s'abandonner à l'inconnu.
Pour le processus de création cinématographique,
cela implique de reconnaître que nous ne savons pas ce que nous faisons. L'artiste doit suspendre son savoir et s'abandonner au processus. S'il y parvient, en se connectant à une forme de connaissance plus profonde sous les idées égoïques, alors
pour le spectateur,
il y a un sentiment de suspense. Le spectateur aussi tente de savoir, mais est finalement transporté là où la connaissance n'est plus possible. Ce qui bouillonne sous la surface est le sens caché, prêt à être contacté par le lâcher-prise.
Pour le(s) personnage(s) du film,
lâcher-prise n'est pas une option. Ils font tout leur possible pour réprimer leur spontanéité et fonctionner dans le monde souvent insensé de la rationalité. Pour eux aussi, l'unité avec le Géant est en jeu, en attendant la reddition, une métamorphose.
Cela est vrai
pour la civilisation dans son ensemble.
La vie sur la planète est en suspens, en attente d'un nouveau maître. Tant qu'il y aura de l'espoir pour que les choses continuent comme avant, les choses continueront comme avant.
Suspendre,
se rendre,
perdre tout espoir.
C'est notre déclaration, telle qu'elle est exprimée par et dans le film Giant's Kettle. Les personnages du film sont perdus. Ils ne savent pas, mais ils tentent de faire comme s'ils savaient. L'ignorance est inconfortable et effrayante. Il y a un acte de foi à faire. Pour le spectateur, cela n'est possible que s'il se sent en sécurité avec le film. Cela place la barre très haut pour le cinéaste. Il doit avoir le courage de franchir le pas en premier. Sinon, le public ne suivra pas.
Avons-nous réussi ? Vous sentez-vous en sécurité avec le film ?
Cordialement,
Markku et Mari